Un monde, des Idees - One World, Many Ideas

Route Bordeaux Cotonou

 Ici se trouve le carnet de route de notre aventure.


Quand la rue parle

Nous sommes tous rentrés. Avant de publier les derniers articles et les dernières photos, voici un article sur des faits sociaux, un texte qui relate une pratique condamnable qui se passe chez moi. Comme partout, rien n’est parfais, et le royaume du Dahomey a aussi ses démons à vaincre. Des démons persistants même lorsque le calme et la paix quotidiens peuvent nous faire croire a l´illusion d'une humanité aboutie. 

 

Les rues sont animées, parsemées de sourires, d'échange cordiales, de plaisanterie de voisinage, de racontars de tout genre qui rythme habituellement la vie de cette gigantesque cité qu'est cotonou. On est samedi, une journée animée par habitude. Je rends visite à ma sœur qui vit dans ce quartier calme périphérique de Cotonou appelé Womè. Cette partie de Cotonou est appréciable pour son activité réduite comparée à Cotonou qui est une cité surchargée, condensée d'activité très variées. A tout égard elle continue de jouer le rôle de capitale économique du pays.  

 

A Womè, venait de se passé quelque chose qui a défrayé la chronique et qui constitue l'un des problème sociaux et juridique les plus urgents et complexe auquel le Bénin doit faire face. Le vendredi 15 Jan 2010 a été le jour où s'est déroulée une scène macabre et d'une violence extrême qui m'a d'abord choqué profondément et qui par la suite a réveillé des souvenirs douloureux de 2005 quand j'avais écris un article en direction de la paroisse de l'église évangélique du quartier pour nourrir la réflexion sur la position de l'église sur des pratiques aussi barbares et répugnantes. On brûle encore des hommes au Bénin. Et on rend la justice sans procès et on exécute la sentence sans un débat contradictoire et sans vérification des faits et surtout sans la présence d'aucun représentant de la puissance publique. A 23H de cette nuit du 15 Jan, un homme a été brûlé par les habitants du quartier, surtout par les conducteurs de Zem (Taxi-moto) parce qu'il est l'auteur d'un fait aussi ignoble que son assassinat. 

 

Le présumé  coupable, l'exécuté, serait un voleur qui pendant cette nuit aurait fait équipe avec un autre malfrat pour filer une dame bien connue dans le quartier. La dame était sur son scooter et rentrait chez elle. Les deux voleurs l'auraient suivi également en moto pendant des minutes jusqu'à un endroit dégagé, sans présence humaine. Dès lors, celui qui était à l'arrière de la moto a sorti un coupe-coupe et a coupé une main de la dame provoquant sa chute. Elle a eu le réflexe courageux de crier au secours avant de s'évanouir. Les malfrats ont essayé de dérober le scooter, une moto dénommée vicieusement « dream », un rêve. Des personnes ont commencé à venir au secours et les voleurs ont tenté de s'échapper. Celui qui était derrière la moto est tombé dans la précipitation et les secours sont tombés sur lui. Ils l'on pourchassé pendant un certain temps avant de  s'emparer de lui vers le carrefour central du quartier. Il aurait avoué être l'un des voleurs selon certain Zem et c'est suite à ça qu'avait commencé le lynchage en règle. Le type a été frappé jusqu'à mort et c'est pendant que certains réclament de le laisser qu'un conducteur de Zem a commencé à l'asperger d'essence. On imagine l'ambiance morbide, mélange d'excitation, de colère, voire de haine. On devine le regard des acteurs de ce drame, revanchards, fiers et métallique. C'est devant ces regards que s'est produit le feu qui a transformé en cendre un inconnu, auteur présumé de la tentative de vol de la « Dream », et de l'amputation de la main de son propriétaire. Le quartier était en effervescence, et le lendemain des faits, on retrouve encore les cendres et la carcasse à ce carrefour qui portera désormais le sinistre nom « carrefour du brûlé ». 

 

On brûle encore des voleurs au Bénin. C'est un problème complexe qui mélange les questions de pauvreté, de délinquance, et finalement de défaillance du système judiciaire. Parce que ici comme dans la plupart des autres pays, on court pour l'argent et on est prêt à y donner sa vie.  

 

La pauvreté  est le mal primaire, celui qui est à la base des comportements sociaux destructeur. Et plus cette pauvreté est exacerbée, plus les comportements normaux font place à une déshumanisation progressive qui devient difficile à fléchir. Le Bénin a toujours été considérée comme pacifique à l'intérieur du royaume. Parce qu'avant la colonisation, le système royal d'entant était guerrier et expansionniste. Mais au vu de la composition ethnique et du feu attiser par le traçage des frontières à l'issue de  la conférence de Berlin de 1885, le Bénin rassemblait tous les critères pour imploser sous les conflits ethniques et exploser par des conflits frontaliers. Mais nul de ses prophéties ne se réalisa et le pays est aujourd'hui l'exemple incontestable du multipartisme et d'une démocratie véritable et efficace. D'où une analyse possible de ces barbaries qui seraient le fruit inquiétant de la pauvreté chronique dont souffrent une grande partie de la population. Le Bénin ne meurt pas de faim, et on ne voit pas dans les rues des enfants aux ventres ballonnés ou aux squelettes visibles. Mais les petites femmes qui vendent de tout et de rien le bord des grands axes vous diront qu'être à la lisière de la misère n'est pas une position enviable. 

 

 

Parallèlement à ces causes profondes, se superposent des questions carcérales et juridiques avec des enjeux difficiles à gérer dans l'immédiat. D'abord il y a des prisonniers de nationalité nigériane en grand nombre dans les prisons de Cotonou et le traitement de leur cas pose de sérieux enjeux diplomatiques et juridiques. Ils bondent les prisons et la lenteur du traitement des dossiers fait qu'ils y passent un temps conséquent. A cela s'ajoute les cas de petit ou moyen banditisme qui débordent le système judiciaire. La population voit cela et le vit comme une injustice. Parce qu'il y a des drames familiales derrières ces actes de vol caractérisé : des hommes à qui on ampute un bras, des femmes dont on fracasse le tibia, des enfants et adultes accidentés par le fait des guets-apens de voleurs, etc. Le sentiment d'impunité est vivace dans les milieux populaires et c'est ce sentiment qui sert de caution morale à ceux qui se rendent justice par des exécutions sommaires et publiques. « Pour donner l'exemple disent certains ». Même dans les milieux policiers, on note le même sentiment d'exaspération car les prisons sont pleines à craquer et ces bandits une fois sortis récidivent. D'où un problème complexe qui nécessiterait un positionnement fort de l'Etat central.  

 

 

Le semblant de calme qu'apportent ces actes désespérés de vengeance aux populations victimes n'est pas une base saine pour bâtir une sécurité publique de qualité. Non seulement cela engendre des représailles entre bandes, quartiers et familles, mais également disqualifie le rôle de l'état et supprime le monopole de la violence légale. En substance, c'est une bombe à retardement qui risque de déstabiliser la paix sociale. Pour que voleur de « Dream » et propriétaire de « Dream » trouve justice, il n'y a d'issue que le rêve d'un état de droit  avec un monopole effective de la violence et des instruments pour désarmer ces sentiments de vengeance et de représailles. On prie pour que ce rêve devienne notre futur.


05/02/2010
0 Poster un commentaire

Cotonou, 4 Jan 2010



Nous sommes à Cotonou. La destination finale.

Nous avons fait au total  8.800 km. Nous avons traversé 7 pays en  y incluant la France et le Bénin. Les routes sont variées et révèlent d'une certaine manière l'état économique ou politique du pays. Par exemple la Mauritanie avec tous ses policiers le long de la route et la duplication de services opérée par ses agents de police montrent que l'état est d'un régime militaire et de deux qu'il est mal organisé car les fonctions sont répétées inutilement. Au Burkina par exemple, on constate un pays certes pauvre mais structuré et beaucoup moins militaire. Les rares contrôles se veulent simplement protocolaires pour vérifier si les documents de bases sont disponibles. Au final, il y a simplement un rapport à l'autre qui change d'un lieu à un autre. On peut te suspecter à un endroit comme on peut  vouloir t'accueillir dans un autre, on peut vouloir juste te soutirer tes sous dans un restaurant ou vouloir vraiment te nourrir et te faire découvrir les mets locaux.


Le Burkina fut une des meilleures traversées. On a apprécié une cuisine très variée et surtout on a découvert le restaurant qu'il fallait trouver pour apprécier le pays et ses mets : Les trois karités. Pas cher, une équipe terrible et un lieu à 300 mètres de notre auberge. La région de Banfora est gorgée d'eau et abrite une cascade, un lac et une forêt protégée appelée la forêt de Kou qui contient des lianes immenses, des arbres tropicaux comme le fromager, et la source de Kou qui alimente en eau toute la ville de Bobo Dioulasso. Banfora abrite aussi une contradiction bien de chez nous en Afrique qui constitue à privilégie l'exportation transcontinentale au développement des besoins locaux : à Banfora, la région la plus riche en eau qui pourrait nourrir tout le pays, on a traversé des hectares de plantations de canne à sucre. Je ne l'ai pas mesuré mais c'est quelque chose qui mesure dans les 10 km de longueur. Et en plus cette plantation de canne à sucre est irriguée avec des systèmes modernes d'arrosage. Et pas loin de là un site magique avec une allée de vieux manguiers aux racines puissantes qui mènent vers la plus belle cascade de notre voyage. Un paradis où l'on s'installerait volontiers pour la vie tellement la nature semble inviter au bonheur. Il y des palmiers, des papayers, des fleurs aux milles couleurs ; de petites  plantations de manioc, des goyaviers, et tout un ensemble de végétation qui inspire force et paix.


 Les rues animées de Ouga et la sérénité perceptible des burkinabés me renvoyaient cette image de peuple probe et loyal comme le suggère le nom du pays. Ici le président s'appelle Blaise Compaoré, il est impliqué dans la plupart des médiations politiques et est respecté au sein de l'Union Africaine. Il est le médiateur dans la crise guinéenne actuelle et perpétue cette tradition de pays aux rois sages. Il est couramment reconnu que le Burkina est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Curieusement on n'a pas cette sensation en traversant le pays. On a certes traversé que des grands axes, mais en générale une capitale et une ville annexe révèlent des données socioéconomiques suffisantes pour dresser une carte approximative du pays. Ce qu'on a vu est qu'il y a moins de bordel qu'à Bamako, que les routes sont en meilleurs états et que le pays possèdent d'innombrables barrages d'eau pour l'agriculture et l'eau domestique. Il y a une stabilité politique et la démographie urbaine n'a pas explosé comme à Cotonou ou Bamako. Ce que je pense aussi et que disait Robert l'autre jour est qu'il y a beaucoup de choses qui sont de réelles ressource et qui ne sont pas comptés dans les PIB ou l'IDH  L'autre jour on nous a donné du Coco et la « cuillère » pour la boire était une partie de la peau du coco même et l'idée était si simple et si ingénieux qu'on pourrait la considérer comme un « produit ». Et cette perspective doublerait aisément les ressources comptabilisées de l'Afrique car il n'y a pas que la fabrication d'IPOD ou de camembert qui mérite d'être qualifiée de création de richesse.

 

Nous sommes rentrés au Bénin le lundi 21 Décembre à 15h au Bénin. Notre première activité fut de manger avant le poste frontière, dans un bout du parc de la Pandjari avant les démarches administratives. Le retour au pays fut doux et les policiers m'ont parlé directement en fon, ma langue maternelle. Je me suis sentie rentré au bercail, ils ne nous ont pas ennuyés et tout a été d'une extrême fluidité. Nous avons fait notre vrai camping sauvage près d'une cascade dans les collines de l'Atakora. L'entrée au Bénin, le passage à Parakou et l'arrivée à Cotonou furent naturels et paisibles. Comme le fut le voyage entier.

 

Nous voila à destination après avoir avalé tant de Km. 8800 à mon compteur. Presque 9000 au compteur de Damien. On pense quand même à ceux qui ont eut peur pour nous. Qu'ils sachent qu'on ne s'est pas jeté dans l'aventure sans réfléchir. La maturité du groupe a permis d'avancer avec sérénité et au final tout s'est bien passé. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avaient pas des risques sur la route. On pense aux espagnols et italiens qui aujourd'hui encore sont dans les mains de leur ravisseurs. Mais notre voyage témoigne aussi qu'ils ne peuvent pas empêcher la rencontre de se faire, qu'ils ne peuvent pas éteindre la flamme animée par la passion et le désir. Et qu'à terme nous vaincrons la violence.

 

Nous sommes à Cotonou, une ville chargée, dynamique et polluée dans le centre ville. De Cotonou il y a des multitudes de destinations proches et des choses à faire. Il y surtout la plage à 15 min. Et chacun en profite à son rythme. Ce qui est sur est que tout va bien pour le meilleur des monde. La Famille SEKPON est au complet et il y a beaucoup de rires et de fêtes. Les grande fêtes s'approchent et on la fêtera comme il se doit. Les parents de Sabrina et Sa sa sœur Sarah nous ont rejoint. L'équipe est passé de 4 à 6 et maintenat de 6 à 9. Mathilde nous a quitté le 29 au soir pour rejoindre son chéri. Je compte sur elle pour convaincre les Ifaidiens que le voyage de 2011 s'annonce déjà comme une épopée chargée en émotion. Bonnes fêtes Miss Cévennes et Bonnes fêtes à tout le monde qui nous lit, qui nous appelle ou qui nous écrit. Nous espérons 2010 meilleurs que 2009 avec d'autre Obama, d'autres crises financières pour anéantir pour de bon ce système sortie de nos modes de vie et qui ne garantit pas un futur viable. Hasta Luego, buenas fiestas de ano nuebo. Et en fon : Hwe Wo nan Yon Nu Mi, Akwe Na dé Bo FiFa nan Dé.


Le chemin de la paisible cascade du Kou



Ouaga et ses surprises



Toujours aussi chargé à l'arrière



Nous sommes entrés au Bénin vers 15 h le 21 Dec



Le premier bivouac sauvage (Semi sauvage) avec  une belle cascade au nord du Bénin





Et tout d'un coup une rencontre inatendue


Puis d'autres se sont ajoutées




Ma première famille visitée à Parakou



Voici à quoi ressemble les plantations de Manioc



Nallely trouve que le Bénin a beaucoup de similitudes avec  le Mexique, à vérifier -:)



Le tissage



Damien Baptisé prince



Et c'est parti




Le repas d'accueil à Cotonou



Big up à Maman Marina, ton cadeau fut précieux dès le premier soir



Une explication sur la sauce chocolat



La place la plus belle du Bénin, place Goho àAbomey



Retrouvailles




Behanzin, celui qui s'est opposé au prix du sang à la colonisation





Voila d'où je viens, un royaume encore vivant







L'actuel rois de notre lignée, Dah Adoukonou



Et la plage



Ma soeur sait faire des repas qui reposent





J'ai pu revérifier que j'ai toujours un terrain balnéaire à construire






 des moments










Bonnes fêtes et que la vie apportent plus de sourires........




04/01/2010
2 Poster un commentaire

Cotonou

Nous sommes à Cotonou

Il fait chaud, ca bouge. On est heureux

Je suis tellement pris que le blog a du retard.

Ca ne va pas tarder. J'y travaille

Merci pour vos encouragements et petits mots.

Nous avons avalé les 8700 km sans soucis et notre énergie est toujours intact. Toute l'équipe se porte bien.

A très bienôt et passez de bonnes fêtes de fin d'année

 


27/12/2009
0 Poster un commentaire

Le Mali

Djéné le 17 Dec 2009



Bamko a tenu toutes ses promesses. Une capitale, en construction et qui bouille de culture et de force. Ca vit, ça bouge, ça joue, ça danse, et ça accueille avec un énorme sourire. Le changement est franc et net dès l'arrivée à la frontière. La police des frontières vient nous ouvrir la porte de la voiture avec un énorme sourire. Et comme pour exprimer avec justesse ce que nous pensions tous au fin fond de nous même, il articule avec délectation ses mots qui vont droit au cœur : « Bienvenu enfin au Mali ». C'est comme s'il avait lu dans nos têtes. La frontière passée après une demi heure, nous voila à régler les formalités douanières dans la petite ville de Niorro. Nous avons mangé chez la première Mama du coin. Une dame immense qui fait presque la taille de nous 4 et à qui on peut faire confiance pour se nourrir convenablement. Nous avons gouté le premier Atiéké.

 

Depuis notre entrée au Mali, il y une sensation de tranquillité, d'humeur détendue, de pauvreté romantique comme le dirait l'anglais qu'on a croisé à l'auberge. On dort sur un toit dans un cartier populaire poussiéreux, mais tellement heureux par la force et la vitalité de cette ville qui vit de musique.

 

L'auberge où nous sommes est un lieux de passage de tous les back packers : des jongleurs qui rêvent d'épater les enfants dans les rues, des revendeurs de voitures qui font la route pour revendre des Mercedes ou des épaves venues d'Italie, d'Espagne ou de la France, il y a également ceux qui vendent des vêtements de friperie qu'ils négocient pièce par pièce, il y a les gens qui sont là pour la première fois en voyage et qui se font baptiser sans la bénédiction comme on dit ici (entuber pour simplifier), il y a des humanitaires en vacance, il y a ceux qui sont en transit comme nous, il y ceux qui y passent des jours, voire des semaines pour augmenter leur profit sur la vente de la voiture, il y a des tatoués, des mecs à l'allure peu sympathique, il y des marocains en groupe de six qui n'adressent mot à personne (la femme de l'un d'eux ne regarde même pas les gens dans le visage), il y des ivoiriens qui traficotent voitures et femmes selon les sensations de certains, il y a de tout. Une vraie micro société, gérée par une jeunette de 25 ans dénommée Fanny et son « associé » Nico qui était en France lors de notre séjour. Ils ont pris ce business depuis 4 ans.

 

Il y surtout les maliens, d'une gentillesse inégalable et d'une disponibilité sans faille. Les maliens sont pacifiques et accueillant. Il y a les colleurs de touristes, ceux qui agrippent et ne te lâchent plus. Mais il y surtout des sourires, des anecdotes sympathiques et des histoires à tordre de rire.

 

Le Mali semble être la force vivante d'une Afrique qui résiste, une Afrique riche de ses cultures et traditions et qui ne prend que ce qui l'intéresse de l'extérieur. La musique y est présente, et ce n'est pas du hip hop ou du Céline Dion, c'est de la musique avec les instruments d'ici. Mais également l'art intégré, c'est-à-dire celui qui n'est pas affiché dans des musées ou des salons d'exposition ; mais un art populaire qui est utilisé dans le quotidien : la peinture des portes, les poteries utilisés dans les maisons, les motifs des femmes dans la rue, le travail du tissu traditionnel… Un art vivant.

 

A Bamako nous avons aimé le concert de Bassikou Kouyaté, le marché de l'artisanat, le marché principal, le concert privé dans un bar pas côté, le pays Mandé à Sibi avec l'histoire du guerrier de Soundiata Keita qui aurait fait l'arche de Sibi en fendant le rocher d'un coup de point pour montrer sa force ;  et pour finir le monument vivant qu'est Djenné.. et puis les filles sont arrivées et notre équipe s'est complétées de Nallely et Sabrina. Nous voilà 6.

 

La première constitution du monde serait Malienne, datant de 1236 et comportant 24 articles. Donc au 13ème siècle, ce pays s'est doté d'un instrument puissant de gouvernance qui n'a rien à envier aux agoras athéniens. Aujourd'hui le mali croupi sous les dettes et les conséquences d'un plan ajustement structurel imposé par la banque mondiale et ses créanciers. Et de cette histoire riche ne reste que peu de chose si on regarde la gouvernance actuelle et les difficultés pour unifier et pacifier tout le pays.

Les photos qui suivent sont en pelle-mele, retracent notre vie d'une semaine sur le sol des griots, des guerriers, des chanteurs, des joueur de Coro Boro et de l'un des plus vieux empires du continent. Nous nous dirigeons ce soir même vers la terre des hommes intègres, le pays de Thomas Sankara, un de ces héros Africains liquidés avant l'achèvement de leurs destinées.



Quelques best of Panoramique








Le premier Baobab du Mali


La polution de Bamako


Au bar 7 jours sur 7, 24/24




Les transport en commun au musée nationale: réaliste



Des poteries aux jlies noms: en haut à gauche: Heureux Ménge



Visit de Sibi, imprenable





La grotte des guerriers et chasseurs selon la légende







Notre excellent guide Moussa




Un lieu tres reposant.....



Des personnages aux ambition s bien locales

La fabrique du savon au beure de karité

La case ronde


Voici le sourire de la nouvelle conseillère municipale


Les retrouvailles de nos amies


Le basin, un travail physique


Le fameux nouveau pont qui relie le vieux Bamako aux nouveaux quartiers



Its protects me as promised. Thanks my little sorcerer


La route Bamako-Djenne



Déjeuné au bord du Niger, un régal


Des Billets CFA que la Mastercard de Marina refuse de donner


Arrivée à Djénné-Djano



Mathilde impassible face au harcelement des jeunes vendeuses



Là on nous a pris pour de vrais touristes




J'ai fini par l'acheter à 3000 FCFA


Ca négocie dure





Des souvenir à chaque coins de rues


Marina semble trouver un peu cher le camion en boites de conserve




Un nouveau collier négocier pendant 2 jours



L'équipe presque au complet

ET au bout du compte, la Majestieuse Mosquet de Djenné







Le village de Djenné aussi a un charme fou




Des metiers millénaires qui ne changent pas avec le temps





Les enfants agrémentent la vie de ce village de djénné





Le plus beau de Djénné, il m'a fait un énorme sourire après la photo




18/12/2009
0 Poster un commentaire

Que retenir de la Mauritanie?

Bamako, 11 Dec 2009

 

Nous sommes dans la capitale culturelle, musicale, artistique du Mali. Dans l'empire mandingue d'antan. Avant de rentrer dans le coeur de Bamako, retenons l'essentiel de la Mauritanie.

  • C'est un pays immense, désertique et sahélien, sableux au nord et avec des steppes au sud. Donc une variété de végétation et de paysage intéressante.
  • Sur notre carte, il y a très peu de route à l'intérieur des terres. On comprend très vite en traversant le pays : c'est des zones impossibles à habiter. Des tas de sable et de cailloux, hostiles et inadaptés pour l'agriculture. Donc la Mauritanie qui vie est côtières et légèrement dense au sud. On est passé donc par les 3 villes principales : Nouadhibou, Nouakchott et Kiffa qui sont respectivement, la 3ème, la 1ère et la 2ème ville en terme d'habitant. Et sur tout le trajet, toujours cette sensation de paysage dure et hostile.
  • Et la deuxième sensation forte, c'est celle d'un pays vide. Les constructions sont seulement le long de la route et pas grande chose à l'intérieur des terres. La preuve est qu'il y a 3 Habitants par km². Pour comparaison en France on est à 112 Hab/km². On peut comprendre qu'avec autant de cailloux on ne fait pas pousser le mil.

  • Les flics il y en a beaucoup, souvent le long de la route et on se demande s'il y en a d'autre appart au bord des routes. Souvent ils dorment et nous interpellent à la vue de nos plaques. L'approche est souvent froid, mais globalement ils ne demandent pas d'argent et sont corrects. Sur le trajet Nouakchott Kiffa on s'est arrêté à 22 postes de contrôle police. Du coup on est arrivé de nuit. Donc on retiendra de la route des flics qui ne s'occupent que du trafic routier.

  • Chose surprenante aussi, ce sont les carcasses d'animaux morts le long de la route. Des chameaux, des ânes, des vaches, des brebis, des chèvres et même des serpents. Ces animaux vivent le long de la route et traversent en permanence cette route baptisé la route de l'espoir qui relie la Mauritanie, le nord du Sénégal et le Mali. La route est chargée et les animaux se font certainement percuté la nuit par les camions et les voitures. Ce qui est étonnant c'est que cela change de façon radicale dès que l'on passe la frontière du Mali. Une impression que c'est un phénomène localisé au sud de la Mauritanie.

  • Les visages varient beaucoup, du nord au sud. Des Maurs clairs de peaux, des arabes et des noirs d'Afrique noire. Une forte discrimination sentie et vécue en traversant le pays : les commerces et tout ce qui semble être un business juteux ou poste à responsabilité semblent être dédiés au Maurs et le reste aux noirs. La Mauritanie porte dans son histoire une tradition esclavagiste et le perpétue encore dans ce 21ème siècle annoncé comme moderne et progressiste. Nous n'avons pas eu le temps de percer tous les codes et la hiérarchie sociale en cours ; mais il y a les sensations, les scènes surprenantes et ce que racontent les guides.

 

Nous avons filé en Mauritanie, n'ayant pas forcément envie de rester dans le pays et surtout n'ayant pas d'objectif, de lieux cultes qui valaient le détour. Globalement ce pays laisse l'impression d'un faux état, pas bien organisé et fliqué. Pendant que nous traversions, le pays était encore sous le feu de l'actualité internationale avec le kidnapping des 3 humanitaires espagnols. Et rien sur la route ne prouve que la police se soit réorganisée pour mieux sécuriser le pays. On a aussi cette impression de désert poussé à l'extrême. Symboliquement on peut parler de désert humain. Mais la variété du paysage du nord au sud vaut le détour.

 

Pour finir, une petite rencontre à Kiffa qui vaut qu'on la raconte. Pendant la nuit où on dormait dans le camping, vers 2h du matin on entend l'arrivée d'une poignée de 4*4 avec des gens qui parlent un arabe différent de celui des mauritaniens. Le lendemain on découvre 5 voitures 4*4 chargées à bloc d'outils de chasse et de mec des Emirats Arabes Unis. Ce sont des fils des rois du pétrole qui sont venus faire la chasse avec des Faucons dressés. On se croirait dans un western, voir le fric monstre qu'il faut pour organiser de telle expédition, juste pour le plaisir de chasser quelques gibiers de petite taille comme l'agoutis, juste pour le plaisir. On pourrait écrire un livre sur les rencontres faites sur la route. C'est intéressant et  atterrant à la fois.


Mali, nous voilà.

Nous sommes au Nord du pays, un ciel profond


Les Patrons de la route ne permettent pas trop qu'on les dépasse


Mathilde vient de faire la rencontre du premier qui l'a embrouillé avec les cigarrettes


Des paysages changeant dans le sud


Des choix de route parfois difficile


Des voisins de route souvent plus chargé que nous


Paysage désertique et magnifique dans le nord


Toujours le désert


Des accacias pour retenir le sable: il y a un vast projet de reforestation du sahara dénommé "La ceinture verte" dont les pays du sahel en sont promoteur. L'idée est de replanter des millions de pieds d'accacia pour"arrêter le désert au sud du Sahara. Ca coûte une fortune mais certains doutent de l'efficacité de ce projet.


Noukchott, une ville difficile à qualifier









Des dunes rouges, pas blanches, entre Nouadhibou t Nouakchott



Notre dortoire à Nouakchott, Auberge du Sahara


Des panneaux au milieux de nulle part



Tranquille, les yeux fermés




Les faucons des rois de Dubai


De belles falaises dans le sud


Rencontre à Kiffa



Des maison parsemée qui donnent l'impression de nouvelles implantation



On est proche du Mali


13/12/2009
1 Poster un commentaire